Connect with us
Actu

Compagnie aérienne : quelles sont celles les plus exposées au risque de crash ?

Un billet Paris-Bangkok à 200 euros : promesse d’aventure ou nœud au ventre ? Pour beaucoup, la réponse oscille quelque part entre les deux, car derrière chaque offre défiant toute concurrence se cache parfois un jeu d’équilibriste, où la sécurité ne pèse pas toujours aussi lourd qu’on le souhaiterait.

Le ciel rassemble tout le monde, mais il ne traite pas chaque passager à la même enseigne. D’un côté, les grandes compagnies nationales affichent leur rigueur ; de l’autre, certains transporteurs low cost évoluent dans des zones où les règles sont plus souples. Quelques noms, hélas, s’invitent trop régulièrement dans les rapports d’incidents. Quelles sont ces compagnies pour lesquelles le décollage rime avec un supplément d’incertitude ?

A voir aussi : Renouvellement de carte d'identité périmée : démarches et étapes essentielles

Le risque de crash aérien : état des lieux et perceptions

La peur du crash aérien s’accroche à l’imaginaire collectif, même si la sécurité aérienne internationale a franchi des sommets inédits. D’après le Massachusetts Institute of Technology (MIT), la probabilité de perdre la vie en avion était de 1 sur 13,7 millions d’embarquement entre 2018 et 2022. Un chiffre qui s’inscrit dans une courbe descendante depuis vingt ans, prouvant la diminution constante du nombre d’accidents d’avion.

Cette amélioration n’a rien d’un miracle : elle s’appuie sur des audits systématiques, l’application de normes strictes et des contrôles menés par des organismes internationaux. L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et l’Association internationale du transport aérien (IATA) multiplient les inspections et imposent leur standard aux compagnies. Les rapports annuels de JACDEC et d’AirlineRatings.com mettent en lumière les résultats concrets et l’historique de chaque transporteur en matière d’accidents aériens.

Lire également : Disparité économique : comprendre les inégalités de richesse

  • Les recherches du MIT, de l’OACI et de l’IATA montrent une baisse continue du taux d’accidents.
  • Des audits comme l’IOSA (IATA Operational Safety Audit) et l’USOAP (Universal Safety Oversight Audit Programme) servent de passeport pour accéder au marché international.
  • Les classements d’AirlineRatings.com et de JACDEC ajoutent une pression bienvenue sur les compagnies pour qu’elles renforcent leurs dispositifs de sécurité.

Mais la perception du risque reste déformée. Les médias relaient chaque crash, amplifiant l’inquiétude, pendant que la réalité statistique échappe à la plupart des voyageurs. Le transport aérien n’a pourtant jamais été aussi fiable, fruit d’un effort mondial coordonné.

Quels critères rendent une compagnie plus vulnérable aux accidents ?

La vulnérabilité d’une compagnie aérienne face au risque d’accident ne tient pas du hasard. Plusieurs facteurs, pointés par l’IATA et l’OACI, font la différence entre une compagnie sûre et une autre à surveiller. Le fameux certificat IOSA, délivré par l’IATA, atteste du respect des normes de sécurité opérationnelle. L’audit USOAP de l’OACI, lui, évalue la capacité des États à surveiller leurs compagnies nationales.

  • L’âge de la flotte : plus les appareils vieillissent, plus les risques de panne ou de maintenance défaillante augmentent.
  • La formation des pilotes : une formation insuffisante ou dépassée nuit à la réactivité en cas de crise.
  • L’historique d’accidents mortels : des antécédents répétés trahissent des failles structurelles dans la culture de sécurité.
  • Le non-respect des normes internationales : la Commission européenne n’hésite pas à bannir de l’UE les compagnies présentant des lacunes avérées, publiant régulièrement sa liste noire.

AirlineRatings.com compose ses classements en croisant ces critères : âge moyen des avions, passif en matière d’accidents, conformité aux audits IOSA et USOAP, mais aussi rentabilité et niveau de formation. La Commission européenne veille au grain, interdisant l’accès à l’espace aérien européen à toute compagnie jugée défaillante. Ce contrôle permanent pousse le secteur à s’adapter sans relâche, sous peine de sanctions immédiates.

Zoom sur les compagnies les plus exposées aujourd’hui

La fameuse liste noire de l’Union européenne brosse un tableau sans fard des compagnies les plus à risque. On y retrouve, année après année, des transporteurs d’Asie du Sud, d’Afrique ou d’Amérique latine, souvent épinglés pour une accumulation d’accidents, des flottes vieillissantes ou une supervision réglementaire défaillante.

  • Nepal Airlines : 18 morts lors d’un crash en 2014, une série d’incidents, et une supervision nationale jugée insuffisante par l’OACI.
  • Tara Air : une décennie jalonnée de crashs mortels, des terrains d’atterrissage périlleux dans l’Himalaya, aucune validation IOSA.
  • Blue Wing Airlines : plusieurs accidents au Suriname, bannie systématiquement de l’espace aérien européen.
  • Kazakhstan SCAT Airlines : absence de certification IOSA, nombre d’incidents préoccupant, compagnies du pays longtemps exclues de l’UE.

Le cas de Trigana Air Service en Indonésie est éloquent : quatorze accidents en dix ans, dont plusieurs pertes totales d’avion. D’autres compagnies comme Ariana Afghan Airlines ou Kam Air (Afghanistan), Iran Aseman Airlines ou encore Avior Airlines (Venezuela) cumulent flottes obsolètes, incidents répétés et absence de conformité aux standards internationaux.

Ces transporteurs opèrent souvent dans des environnements complexes, avec peu de surveillance réglementaire et un accès limité à la formation continue des équipages. L’interdiction de vol sur le territoire européen, décidée par la Commission européenne, vise non seulement à protéger les passagers, mais aussi à inciter ces compagnies à revoir leurs pratiques et à se hisser, un jour, au niveau des exigences globales.

avion sécurité

Comment les voyageurs peuvent-ils évaluer la sécurité avant de choisir leur vol ?

La sécurité aérienne s’impose comme la première préoccupation au moment de réserver un vol. Heureusement, plusieurs outils indépendants permettent aux passagers de s’informer rapidement et efficacement.

  • AirlineRatings.com publie chaque année un classement des compagnies les plus fiables, en tenant compte de l’âge des avions, du bilan en accidents mortels, de la conformité aux audits IOSA et USOAP, et du respect des normes internationales.
  • JACDEC propose son propre panorama annuel, en croisant les données historiques et les risques évalués à partir des incidents survenus dans le monde entier.
  • Les labels APEX et Skytrax signalent les compagnies engagées dans une démarche solide de qualité et de sécurité.

Côté palmarès, Air New Zealand trône en tête mondiale en 2024 et 2025, talonnée par Qantas et Virgin Australia. En Europe, Turkish Airlines (13e) et TAP Air Portugal (14e) font figure de modèles. Parmi les compagnies à bas prix, Ryanair et EasyJet n’ont enregistré aucun accident mortel, et Wizz Air n’a jamais perdu un passager.

Le risque de décès en avion demeure infinitésimal – 1 pour 13,7 millions d’embarquement selon le MIT. Les voyageurs les plus attentifs scrutent ces classements, vérifient la présence d’un audit IOSA ou la position sur la liste noire européenne. Un réflexe salutaire, car dans le ciel, mieux vaut miser sur la transparence que sur la chance.

Choisir une compagnie, c’est parfois refuser de confier son destin au hasard. Un vol sûr, c’est avant tout la rencontre entre vigilance, information et exigence partagée. Chaque billet d’avion, derrière sa promesse d’évasion, rappelle qu’entre ciel et terre, la confiance ne doit jamais être aveugle.